En France, une salariée enceinte bénéficie d’une protection spécifique contre le licenciement dès que sa grossesse est attestée par certificat médical. Cette protection, prévue par le Code du travail, s’applique pendant toute la durée du congé maternité et jusqu’à 10 semaines après la reprise. Selon Santé Publique France, en 2024, plus de 700 000 salariées ont profité de cette mesure, qui garantit aussi la nullité du licenciement en cas de non-respect. Voici les droits essentiels afin de sécuriser votre emploi durant la grossesse et le congé maternité.
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Licenciement et grossesse : cadre légal et protection de la salariée enceinte
Le droit du travail français interdit le licenciement d’une femme enceinte dès lors que l’employeur est informé de la grossesse par certificat médical. Cette règle accorde une protection absolue pendant le congé maternité et une protection relative lors de la période précédant et suivant le congé (jusqu’à 10 semaines après). L’employeur doit annuler toute procédure de licenciement notifiée après réception du certificat sous peine de nullité du licenciement et de lourdes indemnités (équivalant à au moins six mois de salaires selon la Cour de cassation, 2024).
- Protection absolue : interdiction totale de licenciement pendant le congé maternité (10 à 18 semaines selon le nombre d’enfants).
- Protection relative : licenciement possible seulement en cas de faute grave ou impossibilité de maintenir le contrat hors grossesse.
- Notification par lettre recommandée : l’information de l’état de grossesse prend effet à la date d’envoi.
- Annulation automatique du licenciement si l’employeur apprend la grossesse sous 15 jours (preuve médicale obligatoire).
- Réintégration obligatoire si la salariée en fait la demande.
| Période | Protection | Exceptions | Sanctions si non-respect |
|---|---|---|---|
| Grossesse déclarée | Relative | Faute grave ou motif étranger à la grossesse | Nullité du licenciement, indemnisation |
| Congé maternité | Absolue | Aucune | Réintégration/indemnité 6 mois min. |
| 10 semaines après congé | Relative | Faute grave ou motif étranger | Nullité/indemnités ou réintégration |

Procédure en cas de licenciement notifié avant connaissance de la grossesse
Lorsqu’une salariée reçoit une notification de licenciement sans que l’employeur ne soit informé de sa grossesse, elle dispose de 15 jours pour lui remettre un certificat médical. Dans ce cas, le licenciement est automatiquement annulé sauf si la raison invoquée relève d’une faute grave étrangère à la grossesse ou d’une impossibilité majeure à maintenir le contrat. La réintégration doit être immédiate sous peine de dommages et intérêts si elle s’avère tardive.
- Envoi certificat médical sous 15 jours : annulation du licenciement
- Réintégration immédiate exigée
- Faute grave ou impossibilité de maintien : maintien du licenciement possible
- Droit à indemnité : au moins 6 mois de salaires, voire plus selon préjudice
- Salariée peut exiger indemnités si l’employeur tarde à la réintégrer
Aménagement de poste, confidentialité et soutien face au licenciement pendant la grossesse
Outre la protection contre le licenciement, la loi prévoit des aménagements spécifiques du poste afin de préserver la santé de la salariée enceinte. Elle n’est obligée de révéler son état qu’au moment de la demande de congé maternité ; le secret médical s’applique jusque-là. Toute question relative à la grossesse lors d’un entretien ou d’une embauche reste prohibée.
- Aménagement de poste en cas de risques : obligatoire sur avis du médecin du travail
- Refus de révéler la grossesse accepté jusqu’à la demande du congé maternité
- Toute discrimination ou sanction fondée sur la grossesse est interdite
- Soutiens proposés en entreprise : groupes d’entraide, conseils nutrition/santé, horaires adaptés
- Période d’essai : rupture impossible pour motif lié à la grossesse
| Soutien ou aménagement | Modalité | Acteur concerné | Coût ou durée |
|---|---|---|---|
| Changement de poste à risque | Sur préconisation médicale | Employeur + médecin du travail | Immédiat sans surcoût |
| Adaptation d’horaires | Sur demande médicale | Salariée + employeur | Durée variable selon nécessité |
| Maintien rémunération congé maternité | Prise en charge Sécurité sociale | Salariée | 10 à 18 semaines |
| Accompagnement juridique | Aide Prud’hommes/avocat | Salariée | Coût variable (100 à 250 €/h) |

Réagir et se défendre en cas de non-respect du droit du travail lié à la grossesse
En cas de licenciement pendant la grossesse ou le congé maternité, la salariée peut saisir le Conseil de prud’hommes. En cas de nullité du licenciement, elle obtient la réintégration ou des dommages et intérêts calculés sur la base des salaires perdus. À titre d’exemple, la Cour de cassation a validé en 2024 une indemnisation supérieure à 33 000 € lorsque la réintégration s’avérait tardive. Cette vigilance assure un environnement professionnel plus équitable et sécurisé.
- Saisine des Prud’hommes : action rapide conseillée
- Réintégration ou indemnité équivalente à au moins 6 mois de salaire
- Indemnités complémentaires : salaires non versés, préavis, congés payés
- Annulation du licenciement possible même sans révélé la grossesse avant la rupture si signalement sous 15 jours
- Accompagnement par avocat recommandé pour défendre ses droits
Pour aller plus loin sur la parentalité et le droit du travail : prévenir son employeur de sa grossesse, jours de congé paternité, habiller son bébé dès la naissance, diversification alimentaire de bébé, vaccinations obligatoires du bébé, accessoires pour les sorties de bébé, premier bain de bébé, et protéger bébé du soleil.











